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La Véritable histoire du Père Noël



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La véritable histoire du Père Noël

magnifique conte de Michel Dey

Il scintille au pays des étoiles, là-haut, tout là-haut dans les nuages, une étrange lueur.
Celui qui sait lire dans les astres découvrirait que ce halo révèle l’histoire d’un être mythique, il apprendrait la véritable histoire d’un héros de légende. Pourquoi il est toujours habillé en rouge, pourquoi il porte une énorme barbe blanche ou encore pourquoi il se déplace dans les airs en traîneau. Les enfants de la galaxie du soleil auront à coup sûr déjà reconnu, le « Père Noël »!

Moi, à qui les années ont appris à écouter les étoiles, je vous invite à découvrir la véritable histoire du Père Noël.

Igor


Igor Borenchensko, depuis qu’il savait frapper sur un arbre, était bûcheron comme son père l’était et le père de son père ainsi que le père du père de son père.

Aussi loin que la mémoire peut remonter dans le temps chez les Borenchensko, on est bûcheron de père en fils. Comme les Romanov sont Tsars de toutes les Russies depuis des générations, les Borenchensko abattent des arbres et vendent à la ville le bois qu’ils ont fendu.

C’est ainsi et jamais Igor ne s’est plaint, malgré la solitude, malgré les longs hivers, malgré les loups ou les accidents. Au contraire, Igor rendait grâce, tous les matins, d’être debout et de pouvoir partir sa hache sur l’épaule, abattre un centenaire.

Ce jour-là, avant le lever du soleil, Igor devait partir pour la ville voisine. Enfin, « voisine » c’est une image. A plus de 60 verstes, il fallait au moins une journée de traîneau
pour y arriver, à condition que le temps ne soit pas mauvais. Or, cela faisait deux jours, qu’une tempête de neige clouait Igor sur place. Depuis deux longues journées, Igor attendait une accalmie, mais rien, aucun signe d’apaisement ne se profilait. Bien au contraire, le vent forcissait, le froid s’intensifiait et la neige, flocon après flocon, recouvrait tout.


La livraison


Maintenant, Igor ne pouvait plus reculer et, en dépit des éléments déchaînés, il avait pris sa décision: il irait livrer son bois dès l’aurore. Si les Dieux étaient avec lui il arriverait peut-être avant la nuit dans la bonne ville de Pouglagniosk, sinon il lui faudra attendre dans le froid et l’obscurité que revienne le jour.

Repousser encore son départ aurait mis le bûcheron en retard et pour un homme comme Igor la mort était préférable à un retard.

Les bûches d’Igor étaient réputées au-delà de la steppe, jusque dans la grande ville où les bourgeois se bousculaient pour acheter à prix d’or les quelques rondins qu’il apportait, une fois l’an lors de la fête de fin d’année. On disait de ses bûches, qu’elles étaient les seules qui brûlaient à coup sûr toute une nuit et qu’elles donnaient encore des flammes, au réveil des enfants. Selon la coutume, une bûche éteinte le matin annonçait une mauvaise année. Igor était le messager de l’année qui venait. Aussi n’avait-il pas le droit d’être en retard, seule la mort, pouvait excuser un retard

 

Et la mort rôdait, Igor le savait. Elle l’avait déjà frappé cruellement. Elle lui avait volé sa douce Natacha, le laissant seul avec sept orphelins. Un pont vermoulu, une planche qui avait cédé avaient suffi au triomphe de la mort.

Avant de partir, Igor observa une dernière fois ses enfants. Ils étaient blottis les uns contre les autres dans l’unique litière de la maisonnée. Leur présence lui réchauffait le cœur et en chacun d’eux il retrouvait un peu de sa Natacha. Souvent, il se demandait ce qu’il leur arriverait si, lui aussi, venait à disparaître.

Igor s’arrêta de penser. Ce n’était pas le moment de se décourager, la nourriture était rare. Il lui fallait se rendre à la ville rapidement pour livrer et faire de
nouvelles provisions. Quelques puissent être les risques. Dans une semaine, il n’aurait plus rien à donner à manger à ses enfants. La nuit, qui posait encore son noir manteau sur les arbres, ne lui


faisait pas peur, pas plus que le froid. Les loups? Bien sûr les loups, mais par ce temps, même les loups se terraient bien à l’abri. Enfin, la mort ne frapperait pas une deuxième fois. Avec Natacha, elle devait être repue. Elle le laisserait tranquille, s’était-il dit pour se rassurer et se donner du courage.

 

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Igor secoua son énorme barbe blanche qui lui recouvrait la poitrine, quelques miettes de pains tombèrent sur le sol. Son immense main saisit la bouteille de Vodka. Avec lenteur, Igor savoura la chaleur de l’alcool qui glissait doucement dans son corps. Quand il reposa le flacon vide, ses jou
es et son nez virèrent au rose. Un large sourire de satisfaction découvrit de superbes dents blanches faites pour manger et rire. Igor enfonça son gros bonnet de laine sur ses oreilles, dissimulant son épaisse chevelure immaculée comme une première neige. Il frappa le sol de ses pieds et s’emmitoufla dans son lourd manteau rouge.

Tous les bûcherons des alentours portent le même manteau
rouge. En cas de malheur, il est plus facile de retrouver une tache rouge au milieu du désert blanc. Igor détailla une ultime fois ses enfants. Il aurait aimé les embrasser. Mais, dans la région, on dit que ça porte malheur de s’échanger un « Au revoir ».

Avec un pincement au cœur, Igor remit un rondin de bois dans la cheminée et se dirigea vers l’entrée. Il tenta d’ouvrir la porte de sa cabane. En un clin d’oeil, une épaisse couche de neige s’engouffra dans la petite maison. Igor poussa sur la porte, s’extirpa de l’intérieur, repoussa le battant et se dirigea péniblement vers l’écurie. Pas besoin de verrouiller l’entrée, la neige s’en chargera. Pour ses enfants, il n’avait rien à craindre. Malgré leur jeune âge, il savait qu’ils ne s’aventureraient pas seuls sur la Taïga. Et puis, quand bien même, si un voyageur égaré forçait la porte dans ce lieu perdu du monde, c’est qu’il avait plus besoin d’aide qu’il n’était animé de mauvaises intentions.

La lueur de sa lampe-tempête dessinait sur les sapins, alourdis par la neige, la silhouette d’Igor, petite, compacte, dotée d’un embonpoint qui trahissait le plaisir de manger.

Un dernier sucre suivi d’une tape amicale à chacun de ses six rennes qui constituaient son attelage prépara les animaux pour le grand voyage. Une ultime vérification du harnachement, puis Igor attela les animaux au traîneau chargé de bûches, prêtes depuis une semaine déjà. Ensuite, il sauta sur le siège avant et, d’un simple claquement de langue, fit s’ébranler le convoi. La nuit aveugle écouta en silence les joyeux cliquetis des clochettes de l’attelage.

Le vent hurlait sur la taïga, les rennes peinaient, mais avançaient. Le bûcheron rabattit sur son visage sa chapka et lentement, se laissa emporter par un demi-sommeil. Les bêtes connaissaient le chemin. Igor, dans son rêve, voyait les bûches flamboyer avec mille étincelles dans l’âtre des bourgeois de la ville et cette vision réchauffait intérieurement l’homme que la neige, maintenant, recouvrait entièrement.


La rencontre


Brusquement, les rennes s’arrêtèrent. Les clochettes se turent. Même le vent était tombé. Igor se réveilla instantanément, il se secoua et, devant lui, s’offrait un spectacle incroyable: sur cinquante mètres de circonférence, il n’y avait plus un arbre, le sol était trempé, boueux et plus étrange encore il n’y avait pas un seul flocon de neige sur ce disque parfait.

Un nuage de vapeur s’élevait encore de l’endroit, comme si on venait de poser un énorme fer à repasser sur cette partie de la forêt. Igor écouta, mais rien ne filtra, pas même les hurlements du vent. Il resta deux ou trois minutes ainsi, sans bouger.



Pendant ces interminables minutes, Igor le sentait, il y avait quelque chose qui gisait en face lui. A quelques mètres de lui, un être en détresse avait besoin de lui. Igor le savait. La solitude des grands espaces développe des sens qui ne trompent pas. Peut-être cette créature invisible souffrait-elle? Peut-être avait-elle besoin d’aide?

Une seconde, Igor voulut reculer, mais son instinct lui ordonna de rester. Alors, il fit un premier pas vers le cercle, puis un second. Maintenant, il se dirigeait d’un pas assuré vers la « chose » qu’il savait devant lui. Il buta contre quelque chose d’invisible, ses mains effleurèrent les contours de la chose. C’était grand, très haut, un peu chaud par endroit…

Igor se retrouva par terre, tout à son exploration, il n’avait pas remarqué une petite butte sur le sol. Cette fois il fit plus attention et il vit que les flocons qui recommençaient à tomber s’arrêtaient net et semblaient flotter dans les airs comme s’ils recouvraient un volume, plus petit, qui serait sorti de la chose.

Il n’en fallut pas plus pour Igor. Il alla jusqu’au traîneau, retira la peau d’ours qui recouvrait son siège. Il enleva aussi son énorme manteau rouge qui le protégeait du froid et déposa les deux sur la chose. Ensuite, il se mit à marcher, à marcher en décrivant un large cercle autour de l’être imaginaire. Maintenant, il tournait autour d’une espèce de dôme recouvert d’une couche d’au moins dix centimètres de neige.

Ne pas s’arrêter de marcher, continuer d’avancer jusqu’au bout, jusqu’à l’épuisement. Igor savait trop ce que signifierait pour lui et pour l’autre une pause. Si Igor s’arrête, même si l’autre par miracle se réveillait, sans Igor, par ce froid, il n’aurait aucune chance de survivre. Igor devait tenir bon pour l’étranger, être là quand il se réveillerait.

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Le vent est moins fort, il fait presque chaud maintenant, Igor n’a plus froid, la neige qui s’engouffre dans sa bouche a le goût de la soupe que lui préparait Natacha. Igor s’écroula dans la neige, il regarda une dernière fois vers la « chose ». Il lui semblait voir son manteau rouge, comme si la neige qui le recouvrait avait fondu. Il ferma les yeux, et alors une véritable chaleur l’enveloppa. Igor avait comme l’impression de flotter dans les airs, mais il ne voyait pas Natacha.

Quand le bûcheron se réveilla, il était arrivé à la ville. Déjà quelques bourgeois s’approchaient pour choisir leur bûche, avant que d’autres clients n’affluent. Dans la bousculade, personne ne remarqua qu’aucun flocon ne recouvrait ni Igor, ni ses rennes, ni même son précieux chargement. Personne ne s’étonna non plus, cette année, de la qualité exceptionnelle des bûches, comme si elles avaient séché pendant des années…


Le voyageur extra.gif


Bolt regarda s’éloigner la troïka qu’il avait enveloppée d’une coque d’air protectrice. Son sauveur arriverait ainsi à destination sans encombre. Le premier qui s’approcherait de cet humain crèverait la bulle et l’homme se réveillerait comme si rien ne s’était passé.

Oui, Bolt avait transgressé son code d’honneur. Jamais il n’aurait dû intervenir dans la vie d’une race étrangère à la sienne. Pourtant, sans cet homme, Bolt ne serait plus.

Pendant qu’il réanimait Igor, Bolt en avait profité pour s’informer sur les êtres qui peuplaient cette planète hostile. Les quelques minutes de soin nécessaires pour sortir Igor du coma lui avaient été riches d’enseignements. Il croyait désormais en savoir suffisamment sur la civilisation terrestre et son degré de développement pour presser son départ.

Bolt songeait maintenant à la panne qui l’avait obligé à se poser en catastrophe et qui, sans l’intervention d’un « humain », l’aurait tué. Il était redevable de sa vie à un être primitif et jamais il ne l’oublierait. Bien que très érudit, Bolt ne pouvait rien faire pour son engin. Le voyageur était cloué à la terre et devait attendre encore quelques heures que son vaisseau spatial s’auto-répare. Le froid à nouveau recommençait à le glacer. Il lui fallait trouver rapidement une source de chaleur, un lieu à l’abri, sinon il allait finir par mourir congelé sans avoir pu remplir sa mission.
« Mais comment peut-on vivre dans des endroits pareils? » se demanda Bolt.

Le refuge


Son regard explora les environs sur quelques kilomètres, il finit par repérer, à l’orée de la forêt, la maisonnée d’Igor.
Sur la neige, des pas s’enfoncèrent et, soudain une silhouette identique à celle d’Igor émergea de la nuit. Le code de Bolt lui refusait le droit de se montrer aux autres civilisations. Aussi, lui et son vaisseau étaient-ils restés invisibles devant Igor, mais ce prodige épuisait les gens de sa race. Pour le temps qu’il lui restait à passer sur Terre, Bolt décida de copier la silhouette de Igor.

Il faisait ainsi à son sauveur, un des plus grands honneurs qu’un voyageur puisse faire un hôte: prendre son apparence physique.

En plus par ce truchement, Bolt pouvait, sans transgresser le « Code », se faire voir d’autres humains. Bolt se dirigea vers la cabane de bois, il espérait ainsi trouver non seulement un abri, mais aussi le moyen de payer sa dette.

Le froid était trop intense, Bolt devait se presser. Il transforma un mini-vaisseau de secours en traîneau et, sans y songer, décolla. Le véhicule improvisé qui semblait être tiré par des rennes dépassa, le faîte des plus hauts sapins et vola vers la masure que Bolt avait repérée.


Pendant le trajet, Bolt pensait à sa famille, à ses amis qui s’étaient faits congeler en attendant son retour. Cela faisait six révolutions de son soleil qu’il était parti, plus de six mille ans pour ceux de la Terre et il n’avait toujours pas trouvé la source de lumière, l’étincelle de vie qui pourrait rallumer son soleil.



Quand, Bolt avait quitté sa galaxie, seul un astre rougeaud dispensait à peine assez de lumière pour alimenter les surgénérateurs de congélation. Sa planète qui, jadis, croulait sous les fleurs, était aujourd’hui un bloc de glace. Encore une révolution, et son astre s’éteindrait à jamais, les surgénérateurs se déconnecteraient et, avec eux, tout espoir de
réveil pour sa famille et les derniers représentants de sa race.

Cet incident mécanique qui lui faisait perdre un temps précieux, le contrariait fort, mais le froid qui perçait son nouveau corps ne lui laissait pas de répit.

Malgré l’étendue inimaginable de son savoir, Bolt ne pouvait pas tout connaître et, même s’il avait dérobé une quantité précieuse de renseignements à Igor lors de sa réanimation, il ne pouvait pas encore tout deviner. Quand Bolt doutait, il laissait sa logique décider pour lui.

Bolt posa donc son vaisseau sur le toit de la maison d’Igor, pensant que c’était là que les humains garaient leurs engins volants. La source de chaleur qui fumait par la cheminée, vue du ciel, semblait indiquer une entrée possible. Si Bolt avait eu moins froid sans doute n’aurait-il pas commis de telles erreurs de jugements, mais Bolt gelait.

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Pressé de se réchauffer, l’infortuné voyageur ne prit pas garde. Il enfonça sa tête dans le conduit, faillit s’étouffer à cause de la fumée et tomba la tête la première dans le conduit. Il se retrouva, tout couvert de suie, le postérieur dans les braises, à s’agiter dans tous les sens pour essayer de se sortir de cette position inconfortable. Le vacarme provoqué par sa maladresse réveilla les sept enfants qui étaient entassés dans le même lit. Quand ces derniers virent celui qu’ils prenaient pour leur père couvert de suie, ils lui firent la fête et


l’aidèrent à se relever. Après l’avoir épousseté, ils l’installèrent à table et lui donnèrent à manger comme ils le faisaient chaque fois qu’Igor revenait d’une journée de travail.

Croyant à un usage de cette planète et pour ne pas vexer les enfants, le voyageur avala tout ce qu’on lui présenta. Quoique étonnés par l’appétit inhabituel de leur père, les enfants sortirent tout ce qui restait à manger et posèrent une nouvelle bouteille de Vodka sur la table. Bolt sans se méfier but tout l’alcool qu’on lui présentait. Il tomba sur la table, ivre mort. Les enfants pensèrent que leur père était revenu à cause de la tempête et qu’il avait attrapé froid. Alors, ils couchèrent Bolt dans leur unique lit et ils veillèrent sur lui, plusieurs jours sans manger. Le voyageur, en un repas, et dans son ignorance avait ingurgité les provisions qui auraient duré normalement une semaine pour cette pauvre famille.

 

Quand Bolt se réveilla enfin, il était allongé sur un lit entouré par sept corps chétifs qui lui servaient de couverture. Si, lui, avait chaud, les enfants par contre tremblaient de froid dans leur sommeil. Il sortit du lit sans les réveiller et il posa sa main sur le front de chacun d’eux. Il ne mit pas longtemps à comprendre pourquoi ses hôtes étaient aussi frêles. Ils n’avaient déjà pas grand-chose à manger et lui, Bolt le voyageur, sans le vouloir, avait englouti leurs dernières provisions.

Bolt sortit par où il était entré. Quelques minutes plus tard, il revint dans la maisonnette par la cheminée, car pour lui désormais, c’était par cet endroit que l’on pénétrait dans une maison. Il répandit sur la table des monceaux de victuailles et remplit la huche de pain blanc. Il dut faire plusieurs voyages, mais le résultat dépassait les espoirs les plus fous qu’auraient pu faire ses hôtes involontaires. La maison croulait sous les provisions. Bolt était là, à se reposer quand, il reçut enfin le message qu’il attendait. Son vaisseau l’informait que la panne était réparée et qu’il pouvait reprendre sa quête.

Le voyageur aurait voulu en faire plus, mais il avait déjà
trop tardé. Il s’apprêtait à reprendre sa quête quand sa jambe droite fut ébranlée par une petite secousse.

 

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Notre visiteur qui croyait avoir attaché son pantalon à une écharde tira, tira et, finalement, se retourna pour voir le plus jeune des sept enfants lui faire un sourire comme jamais il n’en avait vu. Bolt n’avait pas voulu provoquer chez cet enfant fragile un sommeil trop profond qui aurait pu être fatal. Mais, du coup, l’enfant s’était réveillé trop tôt. Ému par le sourire du garçonnet, Bolt resta un moment à contempler l’enfant qui tournait autour de la table comme un feu follet.

A chaque fois que le regard du visiteur croisait celui du petit, il lui semblait apercevoir l’inaccessible. Dans ses yeux brillait une lueur de joie, une étincelle de vie qui dépassait, par sa pureté, toutes les sources lumineuses qui lui avaient été données jusqu’alors de contempler. A cet instant, le visiteur pleura. Il savait qu’il venait de trouver ce qu’il cherchait depuis des siècles: les étincelles de joie qui brillaient dans les yeux de l’enfant valaient toutes les sources de lumière de l’Univers.
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D’un geste tendre, il capta cette lumière et la déposa doucement dans un écrin qu’il gardait toujours sur lui, pour le moment où, enfin, il trouverait sa « Lumière ».

Le coffret se mit à briller de mille feux. On voyait dans la pièce comme en plein jour, si bien que les six autres frères, un à un, se réveillèrent. En découvrant leur table recouverte de vivres, leurs cœurs s’emplirent d’une joie immense. Ils offrirent à notre voyageur, le plus beau des cadeaux qu’on puisse recevoir d’un enfant: une étincelle de Bonheur.

Notre voyageur comprit, cette nuit-là, comment il allait sauver sa civilisation. Il recueillit, l’une après l’autre les lueurs de Bonheur de chaque enfant et s’envola dans son traîneau avec sept paires d’étincelles de naïveté, sept paires d’Etoiles de Bonheur. Il regagna son vaisseau et retourna chez lui pour raviver son soleil presque éteint.

 

Le Père Noël


Malgré la rapidité de son vaisseau, Bolt mit six de nos mois avant d’arriver chez lui. Il lui en fallut encore six autres pour revenir l’année suivante, le même jour à un an d’intervalle, pour refaire une nouvelle récolte. Son soleil avait besoin d’étincelles de vie et, lui, désormais savait où les trouver.

Bien sûr, au fil des années Bolt aurait pu changer d’aspect, laisser le traîneau pour un vaisseau plus moderne, ou rester invisible, mais pour Bolt, le moins qu’il se devait de faire pour remercier son sauveur, c’était de conserver l’apparence physique d’Igor.


C’est pourquoi chaque fois qu’il retourne sur Terre,
Bolt prend toujours l’aspect d’un bûcheron des régions froides.

C’est ainsi que depuis cette rencontre, tous les ans, la nuit de Noël un visiteur que nous avons baptisé le « Père Noël », dépose devant chaque cheminée un cadeau pour les enfants.

En échange, il récolte les étincelles de bonheur que seuls, les enfants qui croient encore au Père Noël peuvent offrir. Ce sont celles qui feront dans le ciel, les plus belles étoiles. Ensuite, il retourne dans son monde à lui et sème ces étincelles de vie dans son soleil et dans l’espace.


 

D’ailleurs, si vous regardez bien, le lendemain de Noël, vous verrez que le ciel brille plus fort. C’est que Bolt, « le Père Noël » a fait une bonne récolte.

 

Si d’aventure, vous voyez une étoile qui ne brille plus, c’est un peu triste, car cela signifie qu’un enfant ne croit plus au Père Noël et qu’il a déjà perdu un peu le goût au Bonheur.

Voilà, maintenant vous savez tout sur le Père Noël: pourquoi il a une barbe blanche, un habit rouge, un gros ventre, pourquoi il entre par la cheminée plutôt que par la porte et pourquoi il nous apporte des cadeaux.

Alors, de grâce, Mesdames et Messieurs les Parent, cessez de dire à vos enfants que le Père Noël n’existe pas. L’univers a besoin de leur Bonheur pour éclairer la galaxie de Bolt et de bien d’autres.

Et vous, enfants, quand vous recevrez vos cadeaux, ayez une petite pensée pour Igor et Bolt, émerveillez-vous.

 

 

 

 

 

 

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Commentaires (1)

1. KARATCHEWSKY-VOLK CORINE 10/12/2012

Une bien belle histoire à partager en famille et avec les amis.

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Date de dernière mise à jour : 05/07/2021

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