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le Roi et le Jeune Gardien de buffles - conte cambodgien

Le roi et le jeune gardien de

buffles


adapté par Claudio, d'après un texte du Gatiloke (version du Vénérable Kong Chhean)

 

Le Gatiloke (littéralement "le Livre du Chemin du Monde") est un ensemble d'histoires qui étaient – et sont encore – racontées par les moines bouddhistes pour l'édification des fidèles. Le courant de pensée bouddhiste partant du principe qu'il n'y a pas de dogme et que chacun doit se faire sa propre opinion, ces contes de la vie de tous les jours ne se concluent pas forcément de manière "morale" : l'auditeur est toujours appelé à réfléchir.

 

*

 

Un beau jour, le roi et sa cour partirent chasser en forêt. Après une matinée harassante, ils décidèrent de monter le camp pour le repas de midi. Tandis que tous s'affairaient à préparer le repas, le roi aperçut la silhouette d'un cerf derrière la première rangée d'arbres et lança son cheval à sa poursuite. Lorsque le souverain comprit qu'il ne rattraperait pas l'animal, il arrêta sa monture et se rendit compte qu'il était perdu : il ne reconnaissait aucun chemin, il n'entendait plus les bruits du camp. Il appela à l'aide jusqu'à ce qu'un jeune gardien de buffles apparaisse derrière un arbre. Le roi, soucieux de ne pas dévoiler son identité en pareille situation, lui parla dans une langue simple. Il lui décrivit les environs du camp, que le garçon reconnut aussitôt, et l'invita donc à monter en selle pour le guider.

Tandis qu'ils cheminaient, le roi trouva judicieux de profiter de son anonymat pour se renseigner un peu sur ce que l'on pensait de lui. Il demanda au garçon ce qu'il pensait du roi de ce pays, mais son jeune compagnon répondit qu'il ne savait pas à quoi ressemblait un roi, celui-là ou un autre. Il n'en savait en fait guère plus sur le sujet que ce qu'en disaient les contes de sa grand-mère, mais cela lui ferait plaisir d'en rencontrer un.

Le roi, toujours sans se dévoiler, dit au garçon que son souhait serait rapidement exaucé. Lorsqu'ils arriveraient au camp, il suffirait qu'il observe qui gardait son chapeau et qui l'enlevait. Celui qui garderait son chapeau serait un roi.

A l'instant où ils revinrent dans la clairière, tous les membres de la cour se précipitèrent pour entourer le cheval et faire la révérence en ôtant leur chapeau. Le jeune gardien de buffles étudia consciencieusement ce qu'il voyait et dit au souverain qu'il avait bien compris : ils étaient rois tous les deux puisqu'ils étaient les seuls à garder leurs chapeaux.

Le roi entra dans une colère noire et jeta le garçon à terre en lui conseillant de filer au plus vite avant de se faire battre. Le gardien de buffles se releva, haussa les épaules, et retourna dans la forêt rejoindre ses bêtes.

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Date de dernière mise à jour : 02/07/2021

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