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Comment les amérindiens de la régio des Grands Lacs expliquent l'hiver et le printemps

TEXTE ORIGINAL :

http://www.culture-amerindiens.com/categorie-12057.html


Lorsque le vent du nord se mit à souffler vers le sud, il chassa devant lui «le vieil homme Hiver» qui s'arrêtant sur les bords du grand lac, décida de s'y installer.

Cette façon de designer l'hiver pourrait sembler étrange, puisqu'il était alors robuste et fort, mais à de ses longs cheveux tout blancs, les indiens le prenaient pour un vieillard.

Il construisit patiemment sa demeure dans la grande forêt. Là, le vent continuait à faire rage, sifflant et hurlant, brisant les branches, détachant les feuilles, qui s'envolaient dans l'espace et qu'il obligeait à danser et à tourbillonner devant lui, arrachant les nids cachés dans les brandes et les oiseaux blottis dans les buissons, et causant de grands dégâts. Le vent du nord est en effet cruel et prend plaisir à semer la destruction.

C'était un logis bien bizarre que l'hiver construisit pour se protéger du Vent : une sorte de hogan aux murs de glace. Pas de foyer. Alors que les indiens de la région couvraient le sol de leur demeure de tapis de laine ou de peaux de bêtes, lui étendit par terre un épais tapis de neige.

C’était aussi de la neige qu'il se mit a faire tomber, car il savait que cette neige pourrait protéger les graines confiées au sol et aussi bon nombre de petites herbes et d'insectes que le froid engourdissait. Il vécut ainsi très occupe pendant plusieurs lunes.

Depuis son arrivée dans la région,tout avait graduellement changé d'aspect autour de lui. A part les sapins et les grands pins noirs, les arbres étaient dénudés, l'herbe avait disparu, l'eau des ruisseaux et des sources était gelée. On n'entendait plus d'oiseaux. On n'apercevait plus d’écureuils. Les ours s’étaient réfugiés dans leur caverne ; les lapins dans leur terrier et la nuit les loup affamés hurlaient à la lune. Tout était devenu blanc ou gris.

Certains animaux, de ceux qui osaient encore sortir, avaient changé de couleur. Pour se protéger contre le froid, ils avaient revêtu leur fourrure la plus épaisse, dont la nuance se rapprochait de celle du paysage. Ainsi les chasseurs les verraient ils moins facilement, maintenant qu'avaient disparu les hautes herbes où ils se cachaient d'habitude. Quand l'hiver eut construit sa maison, jeté partout ses blancs tapis, glacé les cours d'eau, il n'eut plus rien à faire. Alors, peu à peu, il commença à s'ennuyer.

Un soir qu'il se tenait devant son hogan, tourné vers le Sud, il vit venir vers lui une jeune fille d'une ravissante beauté. Chose étrange, au lieu de se tasser et de craquer, la neige se mettait fondre sous les pas de cette jeune fille.

Tout en elle respirait la joie, la douceur et la bonté. Son regard brillait de l'éclat des étoiles qui s'allument dans le ciel, ses longs cheveux étaient aussi noirs ques les plus des corbeaux, mais la couleur de ses joues rappelait celle des pétales d'églantines. Elle portait des vêtements d'un vert tendre garnis de bourgeons de saule et aux pieds des mocassins au broderies de vives couleurs. Quand elle respirait, l'air semblait s échauffer doucement autour d'elle.

L'hiver dit : «étrangère, je ne sais pas d'où tu viens, mais tu es la bienvenue chez moi. Ma demeure est triste et froide, mais elle peut t'abriter cette nuit et te protéger contre les animaux féroces qui rodent dans la forêt. Peux tu me dire qu'elle est ta tribu, toi qui portes des vêtements si étranges ? Assieds toi. Parle moi de ton pays, moi je te parlerai des mes exploits, car je suis Manitou et j'ai vu bien des lunes s'arrondir puis décroître».


La jeune fille entra et s'assit sur l'épais tapis de neige. L'hiver pris deux pipes, les remplit de tabac et lui en présenta une. Ensemble ils fumèrent le calumet . Quand la fumée eut dégourdi la langue du vieillard, il se mit à parler. Il dit : «je suis Manitou. Je soupire et alors les eaux des sources et des rivières se changent en glace»

 - «je respire, dit la jeune fille d'une voix douce ,et source et rivières se mettent à jaillir et à couler»

 - «je fais un signe, dit le vieillard et a mon appel, la neige vient couvrir la terre autour de moi»

- «et moi, je fais un signe et à mon appel, une pluie tiède tombe des nuages»

 - «quand je marche, reprit l'hiver, la sève s’arrête dans les arbres. J'ordonne aux animaux de se cacher dans leur trou, au soleil et aux oiseaux de partir vers ces régions lointaines et les animaux se terrent, les oiseaux s'envolent et le soleil s'éloigne de moi»

 - «quand je marche, dit la jeune fille, la sève des arbres, les bourgeons naissent, les plantes lèvent la tête, les animaux sortent de leur terrier, les oiseaux reviennent et chantent»

Toute le nuit ils continuèrent à parler ainsi et l'hiver charmé par la beauté et la grâce de sa nouvelle compagne et par la douceur de sa voix, ne s'apercevait pas que l'air de sa demeure devenait de moins en moins froid. Comme il n'était habitué ni à cette chaleur ni à ce charme, il finit par s’endormir.

Alors la jeune fille alla à la porte de la maison et fit signe au soleil lointain qui, depuis longtemps n'avait osé se montrer. Le soleil se remit en route vers la région des Grands Lacs. Un oiseau le suivit, puis un autre, puis tous ceux qui avaient émigré a cause de l'hiver. Un geai bleu cria ; «soif». La jeune fille regarda l'endroit où se trouvait la source et celle ci se mit à jaillir toute joyeuse en disant : «je suis libre, maintenant viens boire oiseau».

Des qu'elle sentit l'eau de la source, la terre murmura aux graines qui avaient germé dans son sein : «il fait moins froid, vous pouvez sortir». Et l'on vit les jeunes pousses se montrer timidement d'abord, puis sourire au Soleil.

Pendant que le vieillard continuait à dormir, sa compagne vient caresser ses cheveux blancs. Au contact de cette main, la taille du vieil homme diminua graduellement, les murs de l'habitation s'écroulèrent peu à peu, les tapis de neige se mirent à fondre. L'hiver finit par ne plus être qu'un tout petit être assez léger pour que la jeune fille put le prendre doucement dans ses mains.

Elle se redressa alors se tenant toute droite et lumineuse au milieu des débris de sa demeure, elle appela le Vent qui venait du Sud et lui dit : «Vent qui viens du Sud et qui t'en vas vers le Nord, emporte l'Hiver avec toi, reconduis le dans son pays. Il sera de nouveau fort et robuste quand vous arriverez dans les grandes plaines blanches qui sont là bas, bien loin au delà des lacs. Il pourra revenir ici plus tard quand les oiseaux auront élevé leurs petits, quand les ecureils auront fait de nouvelle provisions et les hommes récolté le maïs.. ».

I" Le Vent prit l'hiver et l'emporta sur un nuage. Alors la jeune fille se mit à l'ouvrage. Son souffle réchauffa l'air ; il faisait éclore les bourgeons et dresser les brins d'herbe. Les oiseaux chantaient à son approche et la ou elle passait, les sources jaillissaient, les feuilles et les fleurs se montraient et les animaux quittaient leur terrier. Tout devenait gai, heureux, brillant comme elle. Bientôt la forêt et la plaine se remplirent de lumière, de chansons et de parfums.

lLa jeune fille était ..

 LE PRINTEMPS


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Date de dernière mise à jour : 05/07/2021

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